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Tutoriel sur ADSL, ADSL2 et ADSL2+

Le but de ce document est de décrire ce qu'est l'ADSL, d'expliquer son fonctionnement et ce qui l'a mené à sa place actuelle, puis de fournir un tutoriel pour l'installation et la mise en service.

Dans une deuxième phase, j'expliquerai ce que sont ADSL 2 et ADSL 2+, les différences avec l'ADSL, et ce que l'on sera en droit d'attendre dans un futur proche.

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I. Introduction

I-A. L'ADSL, qu'est-ce que c'est ?

ADSL veut dire Asymetric Digital Subscriber Line, autrement dit ligne client numérique asymétrique. C'est un membre de la grande famille des DSL. La ligne client dont il est question ici, est la ligne téléphonique qui équipe pratiquement chaque domicile. Le terme asymétrique indique que la vitesse de transfert en direction du client (flux entrant) n'est pas égale à celle sortant du client (flux sortant), contrairement au SDSL (Symetric Digital Subscriber Line).

L'ADSL utilise le principe de multiplexage de fréquences pour transmettre des données en haut débit, en passant par le câble du téléphone qui équipe à peu près chaque domicile, tout en conservant inchangée la plage de fréquences destinée au téléphone.

De plus, l'ADSL présente un bon niveau de sécurité.

I-B. Les avantages

Les intérêts pour le particulier sont très simples à exprimer : accès à Internet haut débit, sans ligne supplémentaire à faire poser, ni même de modification coûteuse de la ligne actuelle, et, cerise sur le gâteau, possibilité d'utiliser son téléphone traditionnel en même temps.

Le domaine d'application est vaste : surf et téléchargement rapide, vidéo et musique à la demande, téléconférence, jeux.

L'avantage financier est que le temps passé sur Internet n'est plus taxé. On paie un abonnement mensuel, et aucun frais supplémentaire.

II. Historique

II-A. Le téléphone

L'idée d'utiliser un câble entrant dans chaque maison pour la relier à un réseau téléphonique a été brevetée en 1881. La forme de ce câble, une paire de fils de cuivre torsadée, est encore à l'ordre du jour, et sa forme lui vaut l'appellation de paire de cuivre, ou paire torsadée. Les connexions téléphoniques étaient, à cette époque, gérées manuellement par des opératrices.

Dans les années 50 apparut le multiplexage fréquentiel sur les câbles reliant les centraux entre eux. L'intérêt était de réduire les coûts de câblage entre nœuds du réseau téléphonique, en permettant plusieurs voix d'occuper le même câble. Les années 60 virent apparaître la numérisation de la voix, ce qui offrit la possibilité de multiplexer temporellement, encore une manière de gagner de la capacité dans chaque câble inter central.

Toutes ces évolutions de la technique des télécommunications ne changèrent que peu de choses pour le client final, qui disposait toujours de sa paire cuivrée sur laquelle il pouvait brancher un téléphone.

Aujourd'hui, la paire cuivrée est toujours d'actualité. La distance qu'elle parcourt est appelée dernier kilomètre. La voix y est toujours transportée de la même manière. Au central de quartier, et ceci dans la plupart des cas, les lignes des différents abonnés sont numérisées, multiplexées de plusieurs manières, puis transmises à l'élément du réseau téléphonique suivant par fibre optique sans compression.

II-B. La transmission de données sur la ligne téléphonique

Le commencement de la communication de données par lignes téléphoniques interposées est à rechercher dans les années 50.

Il est impossible de transmettre du binaire pur sur une ligne téléphonique : en effet, un signal carré représente une addition d'une infinité de fréquences. Mais les lignes et téléphones étaient (et sont toujours) prévus pour transmettre la voix, dont la fréquence sonore ne dépasse guère 4 KHz. Il a donc fallu prévoir un système de modulation (et de démodulation) afin de transmettre les bits sous forme de sons. C'est le but du modem, dont la première exécution permettait une transmission à 300 bit/s, en collant un microphone et un haut-parleur sur, respectivement, le haut-parleur et le microphone du combiné téléphonique.

Avec les progrès réalisés, année après année, il fut possible d'augmenter cette vitesse de 300 bit/s à 600, puis 1200, puis, en améliorant entre autres la qualité et la performance des algorithmes de codage, pour arriver par paliers réguliers au maximum théorique de 56 000 bit/s. Théorique, car il est improbable que les caractéristiques réelles des lignes téléphoniques correspondent aux spécifications requises pour cette vitesse. Ceci a pour conséquence qu'un modem V90 actuel ne pourra certainement pas se connecter réellement à 56 000 bit/s.

La connexion par modem propose l'avantage de ne pas requérir de matériel coûteux. En revanche, la liste des inconvénients est importante : coupures de connexion fréquentes, monopolisation de la ligne téléphonique, performance variable en fonction du lieu et des conditions. Cependant, ce fut pendant très longtemps la seule solution abordable pour relier deux ordinateurs distants, puis, dans un futur lointain (vers 1990), relier un ordinateur à Internet.

À chaque fois qu'une autre solution fut envisagée, les concepteurs se heurtaient au même problème : il fallait utiliser une ligne de meilleure qualité, en termes d'affaiblissement du signal, et de robustesse face aux perturbations externes. La conclusion fut systématiquement la même: la pose d'une telle ligne impliquerait un coût inacceptable pour le client.

La principale de ces solutions fut apportée par les opérateurs du câble permettant la réception de la télévision. Ils parvinrent à contourner de nombreuses contraintes techniques afin de fournir au particulier un accès Internet en passant par le câble coaxial pour la télévision ! Ce fut une petite révolution dans le monde d'Internet, d'autant plus qu'il fut, dans la plupart des cas, la première solution d'accès à Internet dont le coût ne dépendait plus de la durée de connexion.

Dans la même époque l'ISDN (Integrated Service Digital Network, soit Réseau numérique à l'intégration de service, connu en France sous le nom RNIS) est devenu populaire. Cette solution utilise la paire cuivrée, mais nécessite une installation par un électricien et le remplacement des combinés téléphoniques. Elle apporte deux lignes, pouvant être utilisées aussi bien pour Internet que pour la voix. La connexion à Internet par adaptateur ISDN (appelé à tort modem) est d'une stabilité incomparable avec celle d'un modem 56 K, ce qui provoquera un certain succès chez les particuliers ne pouvant pas avoir Internet par le câble. La vitesse disponible est de 64 000 bit/s par ligne, et il est possible d'utiliser les deux lignes en même temps, afin de doubler ce débit. Mais déjà là, il y eut des bruits concernant de futurs accès de meilleure qualité. Dès son début, on parlait déjà de l'ISDN comme une solution temporaire, de transition.

Pour différencier l'ISDN du téléphone analogique traditionnel, ce dernier a été renommé en POTS, soit Plain Old Telephon System, autrement dit « bon vieux téléphone ».

II-C. Naissance de l'ADSL

La situation est la suivante : le central de quartier est équipé de fibres optiques permettant la transmission de données numériques à très haut débit, et la limitation se trouve sur le dernier kilomètre, cette paire de cuivre qu'il serait si onéreux de remplacer. C'est cette constatation qui donna naissance à ce qui allait devenir l'ADSL.

L'ADSL trouve son principe dans l'idée d'utiliser la ligne existante comme canal pour une transmission à haute fréquence jusqu'au central de quartier, qui n'est généralement guère plus éloigné que quelques kilomètres. Ainsi, le signal fourni par l'équipement du particulier circule simplement jusqu'au central de quartier, et dès cette étape c'est la fibre optique qui prend le relais. De plus, l'utilisation de hautes fréquences sur la ligne préserve la bande de fréquences utilisées pour la voix. Ainsi, il est possible de téléphoner en même temps que d'utiliser l'ADSL.

L'ADSL a été développé par plusieurs compagnies de téléphones américaines. L'ITU (Internationnal Telecommunication Union, union internationale des télécommunications) a rempli son rôle en ratifiant cette technologie, en juin 1999. Alcatel est l'un des principaux fournisseurs de composants pour modems ADSL.

III. La technique

III-A. Le multiplexage fréquentiel

Comme expliqué ci-dessus, l'ADSL utilise la ligne téléphonique dans une fréquence pour laquelle elle n'a pas été prévue : largement au-delà du spectre vocal. Puis, au central de quartier, le signal est séparé en deux. La partie basse fréquence est envoyée sur l'équipement habituel de traitement du téléphone. La partie ADSL est, elle, dirigée vers un équipement DSLAM (Digital Subscriber Line Access Multiplexer, soit multiplexeur de lignes client numériques asymétriques). Mais ici aussi, il est impossible de transmettre directement du binaire (signal carré), on a donc de nouveau recours à la modulation.

Pour permettre à l'ADSL d'être Full Duplex (autrement dit qu'il soit possible de recevoir et d'émettre en même temps), il a fallu séparer les fréquences du flux sortant (upstream) de celles du flux entrant (downstream). Avec l'ADSL, le flux sortant agit sur des fréquences plus basses. C'est un choix judicieux, car plus la fréquence est élevée, plus la communication peut poser problème, or, en approchant du central, le câble sera soumis aux parasites induits des paires cuivrées voisines, par le phénomène de la diaphonie. Sachant donc que l'environnement près du central est plus perturbé, il vaut mieux réserver la bande la plus sensible pour le flux à destination du particulier, car dans le cas contraire les parasites induits par les lignes voisines ne seraient plus négligeables par rapport à un signal déjà affaibli par la distance parcourue.

Finalement, la transmission entre le modem ADSL et le central de quartier passe par le protocole PPP (Point to Point Protocol, soit protocole point à point). Il faut savoir que cette encapsulation du protocole TCP/IP dans PPP provoque une diminution du débit utilisable, qui est d'environ 12 %.

Voyons plus précisément comment sont réparties les fréquences.

Prenons le cas d'une ligne POTS, autrement dit le téléphone classique analogique : la transmission de la voix nécessite 4 KHz, soit de 0 à 4000 Hz. Le flux sortant utilise les fréquences de 25 à 138 KHz, et le flux sortant utilise la bande allant de 138 à 1104 KHz.

On obtient donc ce graphe d'utilisation de fréquences :

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Le multiplexage fréquentiel sur POTS (téléphone traditionnel)

Bien entendu, il faut empêcher les combinés téléphoniques d'interférer avec les signaux ADSL. Pour cela, le modem ADSL contient tous les filtres nécessaires pour supprimer la voix. Par contre, pour éviter « d'entendre » l'ADSL dans le téléphone, il est obligatoire de placer, avant chaque combiné téléphonique, un petit filtre qui coupera les fréquences supérieures à 4 KHz. L'effet négatif de ces filtres est de couper les bips des unités de taxation, qui permettent à un téléphone récent d'indiquer le coût de l'appel en cours.

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Deux différents filtres ADSL (pour POTS)

L'ADSL est également disponible sur les lignes ISDN, mais le matériel est différent : en effet, l'ISDN occupe à lui seul 120 KHz, contre 4 KHz dans le cas du POTS. Du coup, le flux sortant d'une connexion ADSL sur ISDN est décalé de 25 KHz à 139 KHz, et conserve la même largeur de bande. En revanche, les flux entrants commencent plus loin (à 276 KHz, soit la fin du flux sortant) mais finissent toujours à 1104 KHz. La largeur de bande du flux entrant est donc légèrement réduite, ce qui diminue très légèrement la vitesse maximale que l'on peut obtenir avec un accès ADSL sur ISDN.

III-B. La distance

Le haut débit atteint par l'ADSL est le fruit d'une utilisation de fréquences beaucoup plus élevées que celles du téléphone traditionnel. L'utilisation efficace de ces fréquences élevées a été rendue possible en interceptant ce signal de haute fréquence dans le central de quartier, ce qui réduit de beaucoup la distance par rapport à la méthode du modem 56 K. Cependant, ce principe connaît tout de même des limitations avec la distance.

En effet, un signal de l'ordre du mégahertz transmis sur une ligne de plusieurs kilomètres tendra à s'atténuer. À cela vient s'ajouter une quantité variable de parasites. Pour conserver une transmission fiable, il faut avoir en tout temps un rapport signal/bruit favorable. Cette contrainte implique que l'ADSL n'est disponible que dans les habitations proches des centraux de quartier. La distance maximale entre le central et le modem ADSL ne doit jamais dépasser 5.4 km selon la norme. Cette distance indique le cheminement réel de la paire cuivrée, et non la distance à vol d'oiseau. Dans le cas d'une connexion ADSL sur ISDN, du fait de la fréquence plus élevée du flux sortant, la distance maximale est réduite à 4.6 km.

C'est la première raison pour laquelle l'ADSL n'est disponible que dans les agglomérations.

La seconde raison est plus d'ordre commercial : pour pouvoir connecter le premier abonné d'un quartier à l'ADSL, un technicien doit se déplacer jusqu'au central de quartier afin d'y insérer une carte DSLAM. Une carte DSLAM sert à multiplexer les signaux de ni plus ni moins de dix abonnés ADSL. Dès lors, difficile de convaincre les responsables d'installer une carte prévue pour dix ADSL dans un quartier où il n'y a qu'un ou deux intéressés…

III-C. Le matériel

Dans le monde de l'ADSL, on a la chance de pouvoir travailler avec du matériel qui est généralement de très bonne qualité. En Suisse, le matériel Zyxel est très répandu, c'est pourquoi il revient très souvent dans mes exemples.

Comme vous vous en doutez certainement, il faudra un modem ADSL. Ce que vous ne savez peut-être pas, c'est qu'il est courant de lui intégrer un routeur, auquel cas on obtiendra donc ce que l'on appelle un routeur ADSL.

Les modems

Les modems ADSL représentent la solution la meilleure du marché. Ils se trouvent sous la forme de cartes PCI (pour l'installation en interne dans un PC), ou d'éléments externes à brancher soit en USB, soit sur la carte réseau.

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Modem ADSL interne PCI

Les inconvénients des modems ADSL sont :

  • la connexion est gérée par le système d'exploitation de l'ordinateur. C'est lui qui devra établir et maintenir la connexion PPP (PPPoUSB pour un modem USB, PPPoE pour un modem Ethernet) ;
  • la compatibilité avec les systèmes d'exploitation alternatifs n'est pas assurée ;
  • c'est au système d'exploitation de détecter si la connexion est perdue, et de la relancer le cas échéant ;
  • finalement, il y a la question de sécurité qui entre en ligne de compte : un modem n'offre aucune protection, c'est à l'utilisateur d'installer un firewall personnel s'il veut se protéger.

Ordre de prix pour un modem ADSL Zyxel : CHF 180.-

Les routeurs

Le routeur ADSL se trouve uniquement sous la forme d'élément à brancher en réseau par interface Ethernet. Il a l'inconvénient d'être plus cher, mais les avantages à son utilisation sont nombreux :

  • gestion autonome de la connexion : vous le branchez à la ligne téléphonique, et il se connecte. En cas de déconnexion, il se reconnectera dès que possible. La connexion PPP est donc gérée en interne ;
  • partage automatique de la bande passante : vous pouvez brancher entre 0 et n ordinateurs sur son interface Ethernet, le partage de connexion fonctionnera toujours à merveille ;
  • de par son système de partage de bande passante, le routeur protège votre ordinateur (ou votre réseau local) des attaques venant de l'extérieur ;
  • sur les routeurs actuels : configuration par interface web, pas de programme à installer ;
  • configuration des ordinateurs extrêmement facile : le routeur est une passerelle à laquelle on peut se connecter. Mieux, il fournit souvent un serveur DHCP, permettant à tout ordinateur se trouvant sur le réseau local d'obtenir automatiquement un accès à Internet.

Ordre de prix pour un routeur ADSL Zyxel : CHF 320.-

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Routeur ADSL Zyxel Prestige 650R

Parfois, il peut exister une version bridée d'un routeur, par exemple le Zyxel 650-ME qui est un routeur permettant de partager la connexion pour un maximum de quatre ordinateurs. C'est une version bon marché du routeur, avec moins de fonctions, mais les mêmes avantages que ci-dessus.

Il faut savoir que le routeur crée ou fait partie, par essence, d'un réseau à part, et sert donc d'élément de routage entre les deux réseaux. Le réseau local, côté ordinateur(s), sera donc rempli d'adresses IP privées (comme 192.168.1.??) qui n'ont de sens qu'au sein de ce réseau local. Le second réseau est, dans ce cas, Internet. Le routeur a donc une adresse IP dans réseau local (par exemple 192.168.1.1), et une autre adresse IP sur Internet (comme 212.147.14.167).

Chaque modem ou routeur ADSL sur POTS est fourni avec un ou plusieurs filtres. Dans le cas de l'ISDN, les filtres sont remplacés par un splitter, qui devra être placé avant le NT (Network Terminal, soit terminal réseau, qui est le cœur d'une ligne ISDN). Le matériel pour ISDN est un peu plus cher que celui pour POTS, à raison d'environ CHF 40.-, soit la différence de prix entre les filtres et le splitter.

IV. Choisir l'ADSL

IV-A. État du marché en Suisse

Intéressons-nous au cas particulier de la Suisse. Ici, toutes les lignes de cuivre, sans exception, ainsi que les centraux de quartier, sont la propriété de Swisscom. Cette dernière est le résultat de la privatisation de l'ancienne régie fédérale Télécom PTT. Au passage, les 4.7 millions de lignes téléphoniques en Suisse (ISDN et POTS confondus) sont revenus à Swisscom. Dans cette situation, en matière d'innovation nous sommes tributaires du bon vouloir de Swisscom.

Heureusement pour nous, Wholesale (l'organisme de Swisscom chargé de s'occuper de l'ADSL) a fait du bon travail, tout du moins en matière de pénétration de l'ADSL. Le pourcentage de population connectable par ADSL atteint en effet des records : il y a environ 500 000 connexions ADSL en Suisse. En revanche, jusqu'à il y a peu de temps, les débits proposés en Suisse étaient largement au-deçà des équivalents dans d'autres pays, tels que Canada, États-Unis, Japon, etc.

Car, si la norme ADSL permet (si les conditions le permettent) un téléchargement à une vitesse de 8 Mbit/s et l'envoi à 1 Mbit/s, c'est au propriétaire des équipements de décider quelles vitesses seront effectivement fournies. Et en Suisse, Swisscom a fixé, dans un premier temps, les vitesses à 256 Kbit/s pour le flux entrant, et 64 Kbit/s pour le flux sortant (abréviation : 256/64 Kbit/s) pour l'offre la moins chère, et 512/128 pour l'offre supérieure. Puis, les débits 1024/256 Kbit/s et 2048/384 Kbit/s furent introduits, destinés surtout aux petites entreprises. Par la suite, les offres 512/512, 1024/512 et 2048/512 Kbit/s virent le jour, toujours pour les entreprises.

Mais Swisscom, en tant que telle, ne doit pas fournir d'accès Internet proprement dit. Son rôle établi est de louer les lignes de cuivre aux fournisseurs de services Internet. C'est ainsi que l'on trouve près de trente entreprises (telles que Bluewin, Sunrise, Tiscali, etc.) sur le marché de l'ADSL. Ne vous trompez pas : tous ces fournisseurs ne font que louer les lignes de Swisscom. À grands frais, qui plus est, car ce service revient très cher aux fournisseurs d'accès.

Du fait de la location de ces lignes, si Swisscom décide d'un changement sur l'ADSL, tous les fournisseurs de services Internet ADSL en Suisse subiront ce changement. C'est ainsi qu'en septembre 2003, toutes les connexions ADSL virent leur débit augmenter, quand un tribunal décida que Swisscom devait fournir au client le débit annoncé sur le contrat (voir chapitre « Un peu de technique »: 12 % de pertes dues à l'encapsulation dans PPP).

Actuellement (janvier 2004), les débits vont à nouveau changer entre février et mai de cette année. C'est cette fois pour une raison de concurrence : le câblo-opérateur Cablecom a augmenté de manière massive ses débits, et Swisscom n'a mis que onze jours pour réagir et proposer, à son tour, une augmentation des débits sans augmentation de coût (pour les fournisseurs d'accès, du moins, mais il se peut que ceux-ci facturent plus au client final).

Les nouveaux débits seront donc : 600/100 Kbit/s, 1200/200 Kbit/s et 2400Kbit/s. Ce sont des débits nets que le client pourra constater chez lui. En réalité, les débits bruts des lignes seront 384/64 Kbit/s, 768/128 Kbit/s, 1536/256 Kbit/s et 3072/256 Kbit/s. Ces valeurs sont sous réserve de disposer d'une ligne suffisamment proche du central de quartier. Dans le cas contraire, il se peut que seuls les débits les plus bas soient possibles, ou alors aucun.

IV-B. Matériel et conditions nécessaires

Avant de déterminer son futur matériel et fournisseur d'accès, il est important de savoir si l'on pourra vraiment avoir l'ADSL chez soi. Pour cela, il existe le « ADSL-Checker », disponible par exemple sur le site http://www.enter-adsl.ch/. Si le test vous indique que votre ligne peut disposer de l'ADSL, c'est bien parti !

En ce qui concerne l'ordinateur, les prérequis dépendent du matériel ADSL que vous voulez utiliser. Si vous comptez obtenir un routeur, n'importe quel ordinateur muni d'une interface Ethernet RJ-45, aussi lent soit-il, pourra se connecter sans difficulté. En revanche, en ce qui concerne les modems (que ce soit en PCI, USB ou Ethernet), je vous conseille vivement de vous référer au minimum demandé pour tel ou tel modem.

IV-C. Coût

L'une des raisons poussant les gens à opter pour l'ADSL, est de pouvoir maîtriser les coûts. Pas de surprise à la fin du mois, la facture portera chaque mois le même montant.

Cela ne veut pas dire que l'ADSL est bon marché, loin de là. Intéressons-nous aux coûts induits par la souscription pour un abonnement ADSL.

  • Pour chaque activation de ligne, Swisscom facture CHF 150.- au fournisseur d'accès à Internet. En général, ces frais sont à peu de choses près payés directement par le client.
  • Le prix d'achat du matériel varie entre CHF 510.- et 350.-

Total pour la mise en service d'une ligne ADSL : entre CHF 300.- et 650.-, sans compter les factures mensuelles.

Il faudra à nouveau payer ces CHF 150.- si vous décidez de changer la vitesse de votre raccordement.

IV-D. Choisir la bonne offre

Un excellent comparatif est disponible sur le site http://www.allo.ch/fr/telecom.php. Vous pourrez y découvrir plus de vingt-cinq fournisseurs d'accès à Internet par ADSL. Cependant, je tiens à attirer l'attention sur le fait que la qualité générale du service n'est pas la même partout. Car si les performances sont sensiblement les mêmes, le support, lui, varie beaucoup. Et comme même les professionnels ont parfois besoin de support, je vous invite donc à éviter ceux qui n'en proposent pas dans votre langue (il y en a peu).

Ensuite, par conviction personnelle, je préfère miser sur des entreprises qui proposaient déjà) des services Internet avant de fournir l'ADSL, car ils ont ainsi plus d'expérience, et souvent leur propre réseau. Exemple : Bluewin, Sunrise, Econophone, Tiscali, IP Worldcom, et VTX pour ne citer qu'eux.

Finalement, évitez les entreprises qui ne proposent pas d'autre service que l'ADSL, car ce dernier est très difficilement rentable. Il y a donc forcément des points qui sont laissés de côté. Par exemple, des économies de bouts de chandelles sur la bande passante et le personnel. Pour information, un accès 300/100 Kbit/s est facturé par Swisscom CHF 38.- par mois au fournisseur d'accès, à quoi s'ajoutent encore de gros frais pour l'accès au réseau ADSL de Swisscom : on parle de CHF 25 000.- pour y avoir accès, plus CHF 10 000.- par an pour chaque région couverte. Conclusion : il n'y a pas de miracle, pour un petit fournisseur d'accès l'ADSL est difficile à rentabiliser. Alors mon conseil : évitez ces petites entreprises, si vous désirez un bon service client et une connexion stable.

Une bonne idée serait de faire une sélection des fournisseurs qui vous intéressent, et d'aller en parler sur le forum de http://www.allo.ch/fr/telecom.php, en demandant des avis de personnes possédant des accès chez ces fournisseurs.

Généralement, chaque fournisseur d'accès à Internet propose du matériel (très souvent de marque Zyxel) avec son offre, et c'est la plupart du temps moins cher qu'en achetant séparément le même matériel. En revanche, vous pouvez aussi vous procurer du matériel bon marché dans les magasins d'électronique grand public. Sachez cependant que les fournisseurs n'assurent en principe aucun support technique pour du matériel qui n'a pas été fourni par l'entreprise.

IV-E. Installer le matériel et configurer l'ordinateur

La configuration d'un modem n'ayant rien de remarquable (il suffit de suivre les instructions), je vais principalement m'attarder sur la configuration d'un routeur, tel que le Zyxel 650-R qui est assez répandu.

Premièrement, pour vous assurer que votre ligne a bien été activée par Swisscom : branchez le routeur sur la ligne téléphonique, sans intercaler de filtre. Après deux ou trois minutes, le témoin ADSL doit rester allumé. Il est normal qu'il clignote, mais s'il ne reste pas allumé, cela veut dire qu'il n'y a pas de porteuse ADSL sur cette ligne – donc pas d'activation effectuée. Dans ce cas, et si le délai d'activation donné par votre fournisseur d'accès est dépassé, c'est vers lui qu'il faudra aller réclamer. Swisscom ne traite en aucun cas avec les particuliers ayant des problèmes avec l'ADSL.

Par défaut, ce routeur démarre avec l'IP 192.168.1.1, et son serveur DHCP est activé. Ainsi, il suffit de relier son ordinateur par un câble réseau (un câble RJ-45 croisé pour le relier directement, ou deux câbles droits pour passer par un hub ou switch), et de préciser à son système d'exploitation d'utiliser DHCP pour obtenir une adresse IP.

Sur Windows, on réalise cela en ouvrant les propriétés de Connexion au réseau local, puis Propriétés du Protocole Internet (TCP/IP), et de cocher Obtenir une adresse IP automatiquement, et obtenir les adresses des serveurs DNS automatiquement.

Il y a trois moyens d'accéder au panneau de configuration :

  • en ouvrant un navigateur web, et en tapant comme adresse: http://192.168.0.1/ ;
  • en ouvrant une invite MS-DOS, et en tapant telnet 192.168.1.1 ;
  • en branchant le port console du routeur sur un port série (COM) d'un ordinateur, et en utilisant (par exemple) HyperTerminal pour s'y connecter (débit par défaut : 9600 bauds, pas de contrôle de flux, pressez sur une touche du clavier pour commencer la connexion).

Nom d'utilisateur (pour l'interface web) : Admin
Mot de passe par défaut, à changer impérativement : 1234

La première méthode est la plus conviviale, elle utilise une interface web claire pour configurer le routeur. La seconde et la troisième donnent accès à un menu en ligne de commande. La troisième a l'avantage de ne pas nécessiter de connexion réseau, ainsi on pourra se sortir de la mauvaise situation où l'on aurait « perdu » le routeur sur le réseau (et oui, ça peut arriver si on ne sait pas ce qu'on fait).

Une fois dans l'interface de configuration (utilisez la version web, c'est mieux pour débuter), saisissez votre nom d'utilisateur et le mot de passe pour l'accès à Internet, comme spécifié dans la documentation qui devrait vous avoir été fournie par le fournisseur d'accès à Internet. Notez que le nom d'utilisateur est toujours de la forme user@provider.ch, c'est de cette manière que le réseau ADSL saura vers qui connecter cette ligne.

Suivez les autres indications de la documentation de votre fournisseur d'accès, sauvez, et maintenant vous devriez être connecté à Internet.

Les téléphones traditionnels, fax et modems 56 K peuvent toujours être utilisés, en même temps que l'ADSL. Pour cela, chacun de ces composants doit impérativement se trouver derrière un filtre ADSL. En revanche, il est possible de brancher plusieurs composants derrière le même filtre. Swisscom préconise un maximum de trois composants par filtre, mais à quatre ou cinq cela fonctionnera aussi.

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Câblage du modem/routeur ADSL et des filtres, dans le cas du POTS

Pour l'ISDN (RNIS), il faut installer un splitter avant le terminal réseau (NT2a/b). Voici comment procéder :

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Montage du splitter avant le NT, dans le cas de l'ISDN

V. Allons plus loin

V-A. Partager la connexion

Il est souvent souhaité de pouvoir connecter plusieurs ordinateurs à la même connexion, en même temps. Dans tous les cas, quelle que soit la connexion, c'est possible. Pour cela, il faut un routeur, soit matériel, soit sous forme d'un ordinateur qui va faire le travail du routeur en partageant la connexion. Pour assurer le service en continu, cet ordinateur servant de passerelle doit bien entendu rester allumé.

Mais avec la démocratisation de l'ADSL, les routeurs matériels sont de plus en plus répandus. Avec ces appareils, il n'y a pas besoin d'ordinateur passerelle, le routeur s'occupe de tout.

En partageant une connexion, les autres machines sur Internet continueront à ne voir qu'une seule machine, le routeur. Ce sera peut-être une machine très active, mais elle se comportera exactement comme un seul ordinateur. Personne sur Internet ne peut déterminer s'il s'agit d'un routeur ou d'un ordinateur, pour autant que, dans le cas de l'utilisation d'un modem ADSL, on utilise un firewall logiciel pour cacher les informations du système.

Le système utilisé pour partager une connexion est le NAT, pour Network Address Translation, autrement dit traduction d'adresse réseau. Concrètement, le routeur va recevoir des paquets d'un ordinateur du réseau local, changer l'adresse IP de l'émetteur (qui jusqu'ici était une adresse IP privée, par exemple 192.168.1.33) pour mettre l'adresse IP publique (sur Internet) du routeur lui-même, puis envoyer ce paquet à la destination demandée par l'ordinateur dans le réseau local.

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Exemple d'utilisation d'un routeur effectuant du NAT

Lorsqu'une machine profitant du partage de connexion initie une communication en direction d'une adresse sur Internet, le routeur inscrit dans une table interne quel ordinateur envoie quel paquet, à quelle adresse. Lorsqu'un paquet est reçu en réponse, il suffira de regarder dans sa table pour savoir que c'était la réponse à telle ou telle requête, et que donc c'est cet ordinateur qui doit recevoir cela.

Si vous utilisez un modem ADSL, vous pourrez par exemple utiliser l'ordinateur connecté pour partager la connexion vers les autres. Pour cela, il faut une interface réseau supplémentaire, vers le réseau local. Windows XP permet de partager la connexion, et il existe aussi des programmes spécifiques assez poussés, tels que WinRoute. Dans ces cas, l'ordinateur agit exactement comme le routeur, si ce n'est que cet ordinateur, et plus aucun partage n'est possible.

V-B. Sécurité

V-B-1. Premier aspect de la sécurité : la communication privée

Le fait d'utiliser un canal propre à chaque abonné (sa ligne téléphonique, en l'occurrence) renforce la sécurité de cet abonné. En effet, il sera très difficile de « sniffer » (littéralement : renifler dans le but de connaître le trafic) une connexion ADSL, puisque le signal d'un abonné ne passe jamais chez un autre abonné (comme c'est le cas avec le câble par exemple), et les lignes téléphoniques sont généralement enterrées.

V-B-2. Second aspect de la sécurité : le NAT

Si le routeur reçoit un paquet et qu'aucune correspondance n'est trouvée dans sa table de NAT, cela veut dire que la communication n'a pas été initiée de l'intérieur. Dans ce cas, le routeur n'a aucun moyen de savoir vers qui il faut envoyer ce paquet. Ce dernier est donc tout simplement ignoré (« drop »). Par la même occasion, cette action empêche une connexion initiée d'Internet de s'établir. Cela a pour conséquence une sécurité accrue : on ne peut pas accéder aux partages Windows, ni même se connecter à un cheval de Troie qui serait peut-être installé sur un des ordinateurs derrière le routeur.

Du reste, c'est précisément à cela que sert un firewall matériel, lorsqu'il n'est pas configuré plus spécifiquement.

Les routeurs évolués fournissent, de plus, des règles de filtrage assez poussées, permettant de définir une suite de règles à vérifier avant de laisser passer, ou d'ignorer un paquet. On peut par exemple spécifier que telle ou telle adresse IP sur Internet a le droit de communiquer sur tel port.

Mais si le principe du NAT est bénéfique au niveau de la sécurité, il n'en reste pas moins un obstacle à certaines applications. Prenons un cas facile : vous avez l'ADSL, et vous aimeriez pouvoir communiquer par visioconférence avec un ami. Vous avez une webcam correctement installée, et vous lancez Netmeeting pour héberger une nouvelle conférence. Tout est prêt, vous envoyez maintenant par e-mail votre adresse IP publique (pas la privée, car elle n'a aucun sens sur Internet). Votre correspondant tente donc de se connecter avec Netmeeting sur l'adresse que vous lui avez envoyée, mais il n'y arrive pas ! En effet, le routeur reçoit bien des paquets, mais ne peut pas savoir vers quel ordinateur l'acheminer, même si vous n'avez branché que votre ordinateur sur le routeur.

C'est un cas classique où le NAT est gênant.

V-C. Installer un serveur accessible depuis Internet

Pour certains utilisateurs du réseau Internet, il est indispensable de pouvoir accéder depuis Internet à des services tournant sur un ordinateur dans le réseau local. Pour cela, et sachant ce qui est écrit au point précédent, il est possible de rédiger automatiquement certains ports sur les adresses IP de son choix, dans le réseau local.

Exemple0: nous avons plusieurs ordinateurs, et l'un d'entre eux fait tourner un serveur FTP sur le port 21. Nous aimerions que ce serveur FTP soit « visible de l'extérieur », autrement dit qu'il soit possible de s'y connecter depuis autre part sur Internet.
Pour ce cas réaliste, il semble adapté de réaliser une redirection de port, en anglais port forwarding. Nous allons donc configurer le routeur pour que les paquets lui arrivant de l'extérieur sur le port 21 soient automatiquement acheminés vers notre ordinateur serveur. Cela se règle dans le menu NAT (ou SUA chez Zyxel) du routeur. Il faut préciser le port (21), et l'adresse IP de la machine de destination. Attention, ne pas oublier de configurer l'ordinateur serveur en IP fixe, car en DHCP son adresse IP est susceptible de changer, et la redirection n'aurait alors plus aucun sens.

On peut procéder comme cela pour tous les ports dont on aurait besoin. Malheureusement, les routeurs ont généralement un nombre d'entrées limité, par exemple 15.

De plus, certaines applications (Netmeeting par exemple) n'utilisent pas de port précis, mais ont au contraire un système de port dynamique, où celui-ci est déterminé à la volée durant chaque connexion.

C'est très contraignant… Comment faire alors, pour que notre correspondant puisse nous voir ? La réponse est : laisser tomber la sécurité du NAT, et d'envoyer automatiquement tous les paquets reçus sur tous les ports (sauf ceux correspondant à une connexion de la table NAT) sur l'ordinateur voulu. Dans ce cas, cet ordinateur sera exposé aux attaques externes, comme s'il était connecté par un simple modem. Il est alors vivement conseillé d'y installer un firewall logiciel. Pendant ce temps, les autres ordinateurs du réseau ont toujours accès à Internet, et eux sont encore protégés.

Cette manipulation est effectuée en précisant l'adresse IP de l'ordinateur en question dans le champ Default, ou Default Server. Bien entendu, il ne peut y en avoir qu'un seul.

V-D. Adresse IP dynamique

L'adresse IP publique qui est attribuée (soit au routeur, soit à l'ordinateur connecté au modem) lors de la connexion est généralement dynamique, à savoir qu'elle change à chaque nouvelle connexion. De surcroît, certains fournisseurs d'accès à Internet effectuent une coupure de la connexion toutes les 24 heures, afin de changer l'IP. C'est le cas notamment de Sunrise et de VTX. Il est souvent possible d'obtenir une adresse IP fixe auprès du fournisseur, moyennant un surcoût mensuel allant de CHF 5.- à CHF 50.- suivant le fournisseur.

Cependant, pour le particulier proche de son argent, on peut avoir recours à service de DNS dynamique.

Voyons un exemple.
Notre adresse IP change chaque jour, mais nous voudrions avoir une adresse permettant de l'atteindre en tout temps. Nous créons un compte « testeivd » chez un fournisseur de DNS dynamique, par exemple DynDNS.org, et installons puis configurons le programme fourni par le service. Ce programme va se connecter, à intervalle régulier, sur un serveur de DynDNS.org, ce qui permettra à ce dernier de connaître notre adresse IP publique à cet instant. DynDNS.org va alors mettre à jour la résolution DNS de « testeivd.dyndns.org ». Dès lors, il sera possible d'entrer ce nom en lieu et place d'une adresse IP pour établir une connexion sur notre ordinateur.

VI. Le futur

La connexion à Internet par ADSL est en plein essor. Mais déjà, on commence à en apercevoir les limitations. Principalement : il faut être trop près du central. Si en Suisse cela ne gêne qu'une partie de la population (la densité de population en Suisse étant très élevée), ce n'est pas le cas par exemple au Canada. De fil en aiguille, les normes ADSL 2 puis ADSL2+ ont été développées, et ratifiées par l'ITU. Ces normes sont compatibles avec le matériel ADSL existant.

VI-A. ADSL 2

L'ADSL 2 a été ratifié par l'ITU en mai 2002.

Les évolutions offertes par l'ADSL 2 se sont surtout faites au niveau des algorithmes de codage et des modulations, ce qui permet d'offrir un supplément de débit de 25 % pour atteindre un maximum de 10 Mbit/s de bande passante en flux entrant, tout en garantissant le fonctionnement sur une distance de 6 km au lieu de 5.4, grâce à une amélioration de la flexibilité de l'algorithme de codage.

Cette amélioration de la flexibilité porte notamment sur la possibilité d'adapter le débit aux conditions de ligne changeantes. Cela résout entre autres beaucoup de problèmes de diaphonie, qui sont à l'origine d'une majorité de déconnexions intempestives des installations ADSL. Le flux sortant, quant à lui, n'est pas modifié.

En plus, la norme ADSL 2 prévoit une initialisation plus rapide (gros point faible de l'ADSL original : on passe de près de une minute à trois secondes), une meilleure gestion de l'énergie lorsque le taux de transfert est faible, et des moyens de diagnostic puissants afin de déterminer les causes d'éventuels problèmes.

Finalement, l'ADSL 2 est plus une évolution qu'une révolution. Il semblerait qu'elle commence peu à peu à équiper les nouvelles installations des fournisseurs d'accès, mais je n'ai trouvé aucun matériel ADSL 2 en vente pour le particulier. Je ne pense pas que les fournisseurs vont investir pour remplacer les équipements ADSL premier du nom qui sont en place. De plus, en vue de l'ADSL 2+ qui risque d'apparaître bientôt, l'ADSL 2 pourrait bien être une technologie mort-née.

VI-B. ADSL 2+

Cette norme a été ratifiée par l'ITU en 2003. Elle est donc très récente, trop récente pour que du matériel soit déjà en exploitation large.

Mais ici, il s'agit cette fois d'une amélioration significative, et pas seulement d'un lifting comme pouvait paraître l'ADSL 2. En effet, le débit maximum en flux entrant est carrément doublé, et passe donc à 20 Mbit/s. Loin d'être une prouesse technique, il s'agit surtout de la conséquence évidente d'avoir doublé la bande de fréquence dédiée à ce flux. En effet, la fréquence maximale de l'ADSL 1 et 2 se trouve à 1100 KHz, alors que l'ADSL 2+ repousse cette limite à 2200KHz.

Mais pour profiter de cette bonne nouvelle, il faudra cette fois se trouver très près du central : 2.5 km. En revanche, la limite maximale de l'ADSL2+ est la même que celle de l'ADSL 2, soit 6 km. Au-delà, il sera tout simplement impossible d'assurer le moindre service ADSL.

Le flux sortant, lui, a la possibilité d'être doublé, en cas de besoin, en empiétant sur les fréquences laissées pour le téléphone POTS. Bien entendu, l'utilisation de cette option rend impossible l'emploi simultané du téléphone. Cette idée est positive, dans la mesure où, dans un futur proche, il est probable que le téléphone portable remplace totalement le téléphone fixe, et l'on n'aurait alors plus besoin de cette bande de fréquences.

VII. Conclusion

Nous vivons dans un pays connaissant l'un des taux de pénétration de l'ADSL les plus élevés au monde. Avec une connexion ADSL pour dix lignes téléphoniques, il est impossible de passer à côté du phénomène. Cette technologie s'est profilée ces dernières années comme étant l'une des solutions les plus relationnelles en termes de coût, de vitesse et de disponibilité, au côté de l'accès pas câble.

VIII. Bibliographie

IX. Documentations techniques

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