

Le retard de PCIe 3.0 peut s’expliquer par une certaine stagnation des besoins : cette version était très adaptée aux besoins de 2010 et des années qui ont suivi. Ce n’est que depuis 2015 que l’on commence à vraiment en sentir les limites : la bande passante disponible n’est plus suffisante. En effet, l’apprentissage profond nécessite de faire transiter de grandes quantités de données vers le processeur graphique ; les SSD sont de plus en plus connectés au processeur par le bus PCIe (grâce au protocole NVMe) au lieu de SATA, ils consomment donc des lignes supplémentaires ; aussi, le réseau est de plus en plus sollicité avec des applications. De nouvelles applications se développent, comme les cartes graphiques externes, qui seront également connectées en PCIe.
PCIe 4.0 est très proche de l’utilisation réelle. Des contrôleurs existent déjà, des cartes d’extension sont d’ores et déjà prévues pour la nouvelle norme : une mise à jour logicielle devrait suffire (à moins d’un changement important de la couche physique qui interviendrait d’ici à la publication définitive de la norme PCIe 4.0).
La nouvelle version doublera à nouveau les débits, pour atteindre les quatre gigaoctets par seconde et par ligne. Ainsi, pour une carte réseau Ethernet à quatre cents gigabits par seconde, les seize lignes pourront fournir un débit maximum suffisant qui ne bridera pas la carte réseau.
Les produits compatibles ne tarderont pas à venir sur le marché : PCIe 4.0 devrait utiliser une fréquence de bus de trente-deux gigahertz, bon nombre de fabricants peuvent déjà fonctionner à vingt-huit gigahertz. La révision 0.3 de la norme est maintenant disponible, la 0.5 devrait faire ses premiers pas à la fin de l’année.
Source : Hot Chips 2017: We’ll See PCIe 4.0 This Year, PCIe 5.0 In 2019.