SMIC fait parler d’elle pour le moment, car elle s’apprête à lancer un nouveau procédé de fabrication, d’une finesse de 14 nm : il s’approche très fortement des dernières possibilités techniques (seul TSMC peut graver des processeurs plus finement, en 10 nm). Ce seuil est atteint plusieurs mois en avance, chose rare dans le secteur (on pense notamment à Intel et à ses années de retard). Ce processus fonctionne avec un taux de rebut assez faible : moins de cinq pour cent des processeurs présentent des défauts inadmissibles, un taux suffisant pour une production en masse.
On s’attend à ce que la capacité de production de SMIC soit relativement faible par rapport aux acteurs principaux du domaine, en ne possédant que deux usines pouvant utiliser ce procédé de fabrication (déjà occupées à nonante-quatre pour cent du temps par de la production en 28 nm). Le volume augmentera fortement dans les années à venir, avec la construction d’une nouvelle usine (pour un total de dix milliards d’euros), focalisée sur les processus de fabrication de dernière génération (14 nm et plus avancés). Cet investissement se fait dans le cadre du programme Made in China 2025, par lequel le gouvernement chinois espère arriver à produire septante pour cent des puces utilisées en Chine par des entreprises du cru.
SMIC travaille d’ores et déjà sur ses processus en 10 nm et 7 nm, très coûteux à concevoir et à utiliser, tout comme le 14 nm. La croissance du secteur et les subventions d’État devraient cependant garantir le développement de ces avancées. Par ailleurs, SMIC a acheté une première machine à ultraviolets extrêmes auprès d’ASML, pour cent et vingt millions d’euros : elle sera utilisée pour le processus en 7 nm, tant pour son développement que la production en masse.
Source et images : SMIC To Start 14nm Mass Production in H1 2019.