Aujourd’hui, on estime que la consommation de l'énergie énergétique du monde numérique augmente chaque année, avec une croissance de deux chiffres. Les ordinateurs, les centres de données, les réseaux, etc. engloutissent près de 10 % de la consommation mondiale d’électricité et ce chiffre va continuer d’augmenter pendant les prochaines années. Cependant, les travaux des scientifiques de l’université de Lancaster en Angleterre pourrait aider à résoudre ce problème en réduisant considérablement la consommation énergétique des différents dispositifs informatiques. En effet, ils ont mis au point une mémoire informatique qui permettrait de diminuer considérablement la consommation d'énergie des outils informatiques.
S’il n’est évidemment pas question de se passer des progrès apportés par le numérique, les équipements informatiques actuels possèdent un mode de fonctionnement très énergivore. L’impact énergétique du secteur numérique devient grandissant et il incombe de trouver des solutions pour ralentir cela. Les équipements informatiques actuels sont voraces en énergie, ce qui participe à ce pic de consommation. De plus, d’autres causes à l’origine de ce pic de la consommation énergétique du secteur informatique sont l’émergence des réseaux sociaux au début des années 2000 et ensuite l’introduction des cryptomonnaies en 2008.
Selon des statistiques établies par Digiconomit dans un rapport, le Bitcoin, à travers sa consommation énergétique, émettrait autant de dioxyde de carbone qu’un petit pays. Digiconomist a estimé, il y a deux ans, qu’une seule transaction du bitcoin consomme autant d'électricité nécessaire pour alimenter huit ménages américains pendant toute une journée. Aujourd’hui, cela semble être passé de l’énergie nécessaire à huit ménages à environ 18 ménages selon un tableau de comparaison fourni par Digiconomist dans son rapport.
Les chercheurs de l’université de Lancaster en Angleterre ont peut-être une solution pour réduire la consommation d'énergie électrique du monde numérique. Leurs travaux portent sur une mémoire informatique universelle qu’ils jugent capable de résoudre les problèmes de la crise énergétique liée au numérique. Dans le rapport d'étude publié dans la revue Nature (Scientific Reports), ces derniers ont décrit le dispositif comme étant une mémoire électronique universelle qui permettra de transformer le quotidien de chaque individu, en introduisant pour les prochaines générations d’appareils informatiques, une consommation d’énergie extrêmement faible. Le dispositif réduirait immédiatement d’un cinquième le pic de consommation énergétique des centres de données.
Selon les chercheurs, d'ici à 2025, un « tsunami de données » devrait consommer un cinquième de l'électricité mondiale. Les études ont conclu que cette consommation électrique est imputable aux équipements terminaux (les ordinateurs, les téléphones, les objets connectés, etc.), aux centres de données qui hébergent nos données et une grande partie de la consommation est liée aux réseaux, les « autoroutes de l‘information ». Cela dit, selon les chercheurs, le nouveau dispositif serait capable de venir à bout de ces consommations abusives d’énergie.
Le dispositif est la concrétisation de la recherche d’une « mémoire universelle » qui préoccupe les scientifiques et les ingénieurs depuis des décennies. Pour concevoir le disposotif, les chercheurs ont utilisé la mécanique quantique pour résoudre le dilemme qui consiste à choisir entre un stockage de données stable à long terme et une écriture et un effacement à faible consommation d'énergie.
Manus Hayne, professeur de physique à l'Université de Lancaster, a déclaré que « La mémoire universelle, qui contient des données stockées de manière robuste et facilement modifiable, est largement considérée comme irréalisable, voire impossible, mais ce dispositif démontre que cela est bel et bien possible ». Bien que l’écriture de données dans la mémoire DRAM soit rapide et à faible consommation d’énergie, les données sont volatiles et doivent être continuellement « actualisées » pour éviter leur perte. Selon les chercheurs, c’est clairement peu pratique et inefficace. La mémoire flash quant à elle stocke les données de manière robuste, mais l'écriture et l'effacement sont lents, gourmands en énergie et les détériorent, les rendant inutilisables pour la mémoire de travail.
D’après les chercheurs, dans un avenir proche, leur dispositif pourrait remplacer le marché de 100 millions de dollars de la mémoire DRAM (Dynamic Random Access Memory), qui est actuellement la “mémoire de travail” des ordinateurs et, à long terme, le marché des disques flash. Un brevet américain a été attribué pour le dispositif de mémoire électronique avec un autre brevet en instance. De plus, plusieurs entreprises auraient déjà manifesté leur intérêt ou sont activement impliquées dans la recherche.
« L’idéal est de combiner les avantages des deux types de mémoires sans leurs inconvénients, et c’est ce que nous avons démontré. Notre dispositif a une durée de stockage de données intrinsèque qui devrait dépasser l’âge de l’Univers, mais il peut enregistrer ou supprimer des données en utilisant 100 fois moins d’énergie que la DRAM », a conclu le professeur Manus Hayne de l’université de Lancaster.
Source : Rapport de l’étude
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Le , par Bill Fassinou
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