Les disques durs utilisent différents formats de stockage de données selon l’usage auquel ils sont destinés. Il y a, entre autres, la technologie SMR (Shingled Magnetic Recording) et la technologie CMR (Conventional Magnetic Recording). Mais récemment, une polémique a éclaté au sein de la communauté selon laquelle les fournisseurs de stockage ont commencé à expédier des disques SMR en lieu et place des anciens disques CMR. Des fournisseurs comme Western Digital, Seagate et Toshiba sont les premiers noms cités pour avoir fait une telle chose.
Le SMR est une technologie qui permet aux vendeurs de bénéficier de densités de stockage plus élevées, en mettant en place une capacité de stockage plus importante sur le même nombre de plateaux, ou moins de plateaux, pour la même quantité de To. Avant le scandale, la technologie n'était utilisée que sur les très gros disques durs, qui étaient généralement marqués comme disques d'archivage. En plus de capacités plus élevées, le SMR est associé à des performances d'E/S aléatoires beaucoup plus faibles que celles offertes par les disques CMR.
En outre, il s’avère aussi que la technologie SMR est la plus lente des trois les plus populaires de l’industrie (Perpendicular Magnetic Recording (PMR) et Conventional Magnetic Recording). En pratique, un disque dur SMR se destine surtout aux usages WORM (write-once-read-many), par exemple pour le stockage à froid et l’archivage dans un NAS, les tâches de lecture intensives n’étant pas tellement affectées par le fonctionnement du SMR. Mais, selon certains commentaires sur zfs-discuss d’où la polémique est partie, les problèmes ne s’arrêtent pas là.
Les supports de stockage SMR, outre des performances réduites, souffrent aussi de problèmes de compatibilités, particulièrement dans les configurations RAID et avec un système de fichier ZFS. Pour cela, certains constructeurs recommandent de ne pas mélanger les types de disques durs, par exemple SMR et PMR, au sein d’un même système. Cela dit, l’on ne peut pas suivre cette recommandation si l'on n’a aucune idée du type du disque dur auquel on a à faire. Ceux qui utilisent clandestinement le SMR partout ne l'indiquent nulle part sur leurs dispositifs.
La pratique s’est répandue du fait que les disques durs du type SMR ont été discrètement introduits dans les gammes comportant déjà une majorité de modèles standards en CMR, bien plus rapides. Ainsi, parmi les constructeurs déjà identifiés qui ont usé de cette pratique, il y a Western Digital (WD) chez qui des références SMR ont été découvertes incognito dans la série WD Red dédiée au NAS, sous la forme de variantes pour toutes les capacités entre 6 To et 2 To. Beaucoup ont déclaré ensuite qu’ils comprennent désormais la raison des problèmes qu’ils ont toujours eus avec certains disques durs de WD.
WD a reconnu les faits et a livré une déclaration pour s’expliquer sur le sujet qui fâche. « Tous nos disques WD Red sont conçus pour satisfaire ou excéder les exigences de performance et les spécifications des charges de travail NAS courantes des petites entreprises et des particuliers. Nous travaillons en étroite collaboration avec les principaux fournisseurs de NAS pour garantir que les disques durs WD Red de toutes capacités sont largement compatibles avec les systèmes hôtes », a déclaré la société avant de préciser les disques durs qui sont véritablement concernés.
« Actuellement, les disques WD Red 2 TB-6TB de Western Digital sont des disques SMR gérés par le périphérique (DMSMR). Les WD Red 8 TB-14TB sont basés sur le CMR-WD », a-t-elle précisé. Chez le fournisseur Seagate, deux modèles de disques sont concernés, le modèle Barracuda et le modèle Desktop HDD. À son niveau également, Seagate n’a mentionné nulle part qu’il a utilisé la technologie SMR au sein de ces deux modèles.
Toshiba a aussi confirmé qu’il a utilisé le SMR pour certains de ces disques durs destinés aux ordinateurs de bureau. Chez lui aussi, plusieurs modèles seraient concernés. On peut citer : les modèles 4 To et 6 To de la série P300 (génération DT02), les MQ04 2,5 pouces de 1 et 2 To pour mobile, et plusieurs modèles L200. Comme les deux autres, Toshiba n’a pas mentionné l’usage du SMR sur aucune fiche technique de ces modèles.
Sources : Blocks & Files (1, 3), zfs-discuss
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Le , par Bill Fassinou
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