Les batteries lithium-ion sont un type de pile rechargeable qui stocke l'énergie en utilisant un processus spécial appelé intercalation. Elles sont couramment utilisées dans les appareils électroniques portables comme les téléphones et les ordinateurs portables, ainsi que dans les voitures électriques. Elles sont connues pour leur haute densité énergétique, ce qui signifie qu'elles peuvent stocker beaucoup d'énergie dans un emballage petit et léger. Les batteries lithium-ion sont également décrites comme étant "beaucoup plus efficaces" et auraient une durée de vie plus longue que les autres types de batteries rechargeables.
Ces dernières années, les batteries lithium-ion sont devenues très populaires en raison de leur utilisation généralisée dans diverses applications. Selon les prévisions, la chaîne de valeur des batteries lithium-ion va connaître une croissance annuelle de plus de 30 % entre 2022 et 2030, parallèlement à l'adoption rapide des véhicules électriques et d'autres technologies énergétiques propres. Mais une étude récente rapporte que les batteries lithium-ion constituent "une source dangereuse de pollution chimique" qui menace l'environnement et la santé humaine à mesure que l'industrie naissante prend de l'ampleur.
Cette pollution serait liée à une sous-classe de PFAS peu étudiée et non réglementée, appelée bis-FASI, qui est utilisée dans les batteries lithium-ion. Les chercheurs ont constaté des niveaux alarmants de ces substances chimiques dans l'environnement à proximité des usines de fabrication et ont noté leur présence dans des zones reculées du monde entier. Mais encore, les chercheurs indiquent dans leur rapport avoir constaté que ces substances chimiques semblaient être toxiques pour les organismes vivants et ont découvert que les déchets de batteries mis en décharge constituaient une source de pollution majeure.
Dans le cadre d'étude, les chercheurs ont prélevé des échantillons d'air, d'eau, de neige, de sol et de sédiments à proximité d'usines de fabrication dans le Minnesota, le Kentucky, la Belgique et la France. Les concentrations de bis-FASI dans ces échantillons étaient généralement très élevées. Les données suggèrent aussi que les émissions atmosphériques de bis-FASI peuvent faciliter le transport à longue distance, ce qui signifie que les zones éloignées des sites de fabrication peuvent être touchées. L'analyse de plusieurs décharges municipales dans le sud-est des États-Unis a permis aux chercheurs de confirmer leur hypothèse.
L'étude a permis de révéler que ces composés peuvent également pénétrer dans l'environnement lors de l'élimination des produits, notamment des batteries lithium-ion. Les tests de toxicité ont également démontré que des concentrations de bis-FASI similaires à celles trouvées sur les sites d'échantillonnage peuvent modifier le comportement et les processus métaboliques énergétiques fondamentaux des organismes aquatiques. La toxicité des bis-FASI n'a pas encore été étudiée chez l'homme, bien que d'autres sous-classes de PFAS plus étudiées soient liées au cancer, à l'infertilité et à d'autres problèmes de santé graves.
« La nation est confrontée à deux défis cruciaux : minimiser la pollution aquatique et accroître notre utilisation d'énergies propres et durables, et ces deux causes sont louables. Mais il y a un peu de tiraillement entre les deux, et cette étude souligne que nous avons l'occasion, alors que nous développons cette infrastructure énergétique, de mieux intégrer les évaluations des risques environnementaux », a déclaré Jennifer Guelfo, chercheuse à l'université Texas Tech et coauteure de l'étude. Les batteries lithium-ion sont un élément clé de l'infrastructure croissante d'énergie propre ; elles équipent de plus en plus d'appareils.
Envoyé par Jennifer Guelfo
L'étude fait état de recherches antérieures indiquant que le bis-FASI peut être réutilisé, bien que seulement 5 % des batteries au lithium soient recyclées. Cela pourrait entraîner la production de 8 millions de tonnes de déchets de piles d'ici à 2040 si le recyclage des piles n'augmente pas considérablement en fonction de la demande. « Cela signifie que nous devrions nous intéresser de plus près à cette catégorie de PFAS », a déclaré le professeur Guelfo. Selon le rapport, les essais de traitabilité ont montré que les bis-FASI ne se décomposaient pas lors de l'oxydation, ce qui a également été observé pour d'autres PFAS.
Toutefois, les données ont montré que les concentrations de bis-FASI dans l'eau pouvaient être réduites à l'aide de charbon actif granulaire et d'échange d'ions, des méthodes déjà utilisées pour éliminer les PFAS de l'eau potable. « Ces résultats montrent que les méthodes de traitement conçues pour le PFOA et le PFOS peuvent également éliminer les bis-FASI », souligne Lee Ferguson, professeur agrégé d'ingénierie environnementale à l'université Duke et coauteur de l'étude.
« L'utilisation de ces approches est susceptible d'augmenter à mesure que les installations de traitement sont modernisées pour se conformer aux niveaux maximums de contaminants pour les PFAS récemment adoptés par l'EPA », a-t-il ajouté. Leur étude est une nouvelle preuve que les bis-FASI sont persistants, mobiles et toxiques comme la plupart des autres composés PFAS. Selon Guelfo, il faut assurer que les nouvelles technologies énergétiques sont réellement propres.
Selon l'équipe de recherche, il s'agit d'une période charnière pour l'adoption de technologies énergétiques propres susceptibles de réduire les émissions de dioxyde de carbone. « Nous devrions exploiter l'expertise d'équipes pluridisciplinaires de scientifiques, d'ingénieurs, de sociologues et de décideurs politiques pour développer et promouvoir l'utilisation d'infrastructures énergétiques propres tout en minimisant l'empreinte environnementale », a déclaré Ferguson.
Source : rapport de l'étude
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