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Donald Trump exige la démission immédiate du PDG d'Intel Lip-Bu Tan qu'il accuse d'être en « conflit d'intérêts » avec la Chine, provoquant la chute des actions d'Intel

Le , par Stéphane le calme

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Donald Trump exige la démission immédiate du PDG d’Intel Lip-Bu Tan qu'il accuse d'être en « conflit d'intérêts » avec la Chine,
provoquant la chute des actions d'Intel

Le président américain Donald Trump a exigé jeudi la démission immédiate du nouveau PDG d'Intel, Lip-Bu Tan, le qualifiant de « très controversé » en raison de ses liens avec des entreprises chinoises et émettant des doutes quant à ses projets de redressement de l'icône américaine des puces électroniques en difficulté. Les commentaires de Trump ont été formulés au lendemain de la publication d'une information selon laquelle le sénateur républicain Tom Cotton avait adressé une lettre au président du conseil d'administration d'Intel pour lui poser des questions sur les liens de Tan avec des entreprises chinoises et sur une affaire pénale récente impliquant son ancienne entreprise, Cadence Design.

« Le PDG d'INTEL est en situation de CONFLIT d'intérêts et doit démissionner immédiatement. Il n'y a pas d'autre solution à ce problème », a déclaré Trump dans un message publié sur sa plateforme Truth Social.


Donald Trump a appelé le nouveau directeur général d'Intel, Lip-Bu Tan, à démissionner, affirmant que ce vétéran de l'industrie des semi-conducteurs était « en situation de conflit d'intérêts ».

« Le PDG d'INTEL est en situation de CONFLIT d'intérêts et doit démissionner immédiatement », a déclaré Trump jeudi dans un message publié sur son site web Truth Social. « Il n'y a pas d'autre solution à ce problème. »

Le message du président américain ne fournissait pas de détails sur les conflits d'intérêts présumés de Tan. La salve de Trump fait suite à une lettre adressée cette semaine par le sénateur républicain Tom Cotton au président du conseil d'administration du fabricant américain de puces, dans laquelle il exprimait « ses préoccupations concernant la sécurité et l'intégrité des activités d'Intel » et les liens de Tan avec la Chine.

Tan a beaucoup investi dans des entreprises technologiques chinoises, par l'intermédiaire de sa société de capital-risque basée à San Francisco ainsi que d'entreprises basées à Hong Kong. Parmi ses investissements passés figure Semiconductor Manufacturing International Corp, le plus grand fabricant de puces électroniques de Chine.


Intel, au cœur du bras de fer technologique États-Unis / Chine

Le contexte rend l’affaire explosive. Intel est l’un des principaux bénéficiaires du CHIPS and Science Act, un programme fédéral qui lui permettrait de bénéficier d'une dizaine de milliards de dollars de subventions et crédits fiscaux pour relocaliser la production de puces avancées aux États-Unis. Concrètement, la loi alloue 52,7 milliards de dollars à la recherche sur les semiconducteurs, à la fabrication et au développement de la main-d'œuvre aux États-Unis. Elle est perçue comme l'une des principales réalisations en matière de législation de la présidence Biden. Plusieurs entreprises en ont déjà bénéficié. Dans le cadre de ce programme par exemple, Intel a reçu une aide de 3,5 milliards de dollars du gouvernement américain pour la fabrication de puces destinées à l'armée. Le financement, qui s'étalerait sur trois ans, est destiné au programme « secure enclave ».

Mais Trump a tenté de mettre un terme au CHIPS Act.

Selon lui, cette loi est tout simplement « horrible ». « Vous devriez vous débarrasser du CHIPS Act, et tout ce qui reste, Monsieur le Président, vous devriez l'utiliser pour réduire la dette », a-t-il déclaré devant le Congrès. Donald Trump accuse les bénéficiaires du CHIPS Act de prendre des centaines de milliardaires de dollars du contribuable américain et de ne pas dépenser cet argent pour réaliser les projets initialement prévus. Il propose que le CHIPS Act soit abrogé et que son enveloppe soit réorientée vers la dette nationale.

« Votre CHIPS Act est une chose horrible, horrible. Nous donnons des centaines de milliards de dollars et cela ne sert à rien. Ils prennent notre argent et ne le dépensent pas », a déclaré Donald Trump. Pour contraindre les entreprises à installer des usines et à fabriquer leurs puces aux États-Unis, il veut miser sur les droits de douane. En mars, il a menacé d'imposer des droits de douane de 25 % sur toutes les importations de semiconducteurs dès le 2 avril 2025.

Il a également menacé d’imposer des tarifs douaniers allant jusqu’à 100 % sur les importations de semi-conducteurs chinois. Le soupçon que le patron d’Intel puisse avoir des affinités économiques avec Pékin va donc à l’encontre de cette ligne dure.

Pour Intel, la situation est délicate : l’entreprise tente depuis plusieurs années de rattraper son retard technologique face à des rivaux comme TSMC et Nvidia, tout en reconstruisant sa crédibilité auprès des investisseurs et des pouvoirs publics américains. Une crise politique majeure autour de sa gouvernance risque de ralentir cette remontée.


Tan dirigeait une entreprise qui a reconnu avoir enfreint les contrôles à l'exportation américains avec la Chine

Avant d'être nommé PDG d'Intel au début de l'année, Tan dirigeait Cadence Design Systems, une entreprise californienne qui a reconnu la semaine dernière avoir enfreint les contrôles à l'exportation américains en vendant ses outils de conception de puces à une université chinoise étroitement liée à l'armée.

Tan a été nommé PDG d'Intel en mars après que le conseil d'administration de l'entreprise de la Silicon Valley ait évincé son prédécesseur, Pat Gelsinger, en décembre.

Intel est la seule entreprise basée aux États-Unis capable de produire des semi-conducteurs de pointe, même si elle a jusqu'à présent largement raté le boom actuel des puces d'intelligence artificielle. Elle a reçu des milliards de dollars de subventions et de prêts du gouvernement américain pour soutenir son activité de fabrication de puces, qui a pris beaucoup de retard par rapport à son rival Taiwan Semiconductor Manufacturing Company.

Cependant, dans le cadre d'un programme radical de réduction des coûts, Tan a averti le mois dernier qu'Intel pourrait être contrainte d'abandonner le développement de sa technologie de fabrication de nouvelle génération si elle ne parvenait pas à trouver un « client externe important ». Une telle décision conférerait à TSMC le monopole virtuel de la fabrication de puces de pointe.

« Intel est tenu d'être un gestionnaire responsable des deniers publics américains et de se conformer aux réglementations de sécurité applicables », a écrit Cotton dans une lettre adressée mardi au président du conseil d'administration d'Intel, Frank Yeary. « Les relations de M. Tan soulèvent des questions quant à la capacité d'Intel à remplir ces obligations. »


La réaction d'Intel

Les actions d'Intel ont chuté jeudi après que le président Donald Trump ait demandé au PDG du fabricant de puces électroniques de démissionner.

Intel a déclaré jeudi dans un communiqué que la société, ses administrateurs et Tan étaient « profondément engagés à promouvoir les intérêts nationaux et économiques des États-Unis » :

Citation Envoyé par Intel
Intel, son conseil d'administration et Lip-Bu Tan sont profondément engagés dans la promotion des intérêts nationaux et économiques des États-Unis et réalisent d'importants investissements conformes au programme « America First » du président. Intel fabrique ses produits aux États-Unis depuis 56 ans. Nous continuons à investir des milliards de dollars dans la recherche et le développement ainsi que dans la fabrication de semi-conducteurs aux États-Unis, notamment dans notre nouvelle usine en Arizona qui utilisera la technologie de fabrication la plus avancée du pays. Nous sommes la seule entreprise à investir dans le développement de nœuds de processus logiques de pointe aux États-Unis. Nous nous réjouissons de poursuivre notre collaboration avec l'administration.
Estimant qu'il est trop tard pour qu'Intel rattrape son retard sur l'IA, son PDG voudrait réorganiser son activité

Il y a à peine deux décennies, Intel symbolisait l’innovation dans le domaine des semi-conducteurs. Les campagnes « Intel Inside » étaient omniprésentes, et la firme fournissait les processeurs qui faisaient tourner l’essentiel des ordinateurs personnels dans le monde. Mais cette époque est bel et bien révolue.

Lip-Bu Tan aurait affirmé lors d'une séance de questions-réponses avec des employés mondiaux qu'il était « trop tard » pour qu'Intel puisse rattraper son retard face à la concurrence dans le secteur de l'IA. Cette admission douloureuse souligne la domination écrasante de rivaux tels que Nvidia sur le marché de l'IA, en particulier dans le segment des centres de données et de la formation d'IA, où Nvidia a établi une emprise forte.

Intel, longtemps considéré comme un pilier incontournable du hardware, reconnaît ainsi avoir raté le virage le plus décisif de la décennie.

Le PDG aurait également déclaré qu'Intel n'était plus un leader dans la fabrication de puces, une position qu'elle détenait il y a 20 à 30 ans. Pire encore, il aurait affirmé que l'entreprise est sortie du « top 10 des entreprises de semi-conducteurs » : « Il y a 20 ou 30 ans, nous étions vraiment le leader. Aujourd'hui, je pense que le monde a changé. Nous ne faisons pas partie des 10 premières entreprises de semi-conducteurs ». Avec une capitalisation estimée à 103 milliards de dollars, Intel se classerait 16e, loin derrière Nvidia, qui a récemment franchi le seuil des 4 000 milliards de dollars et occupe la première place.

Confronté à des défis sans précédent, Intel est désormais sous la houlette de ce nouveau PDG, Lip-Bu Tan, dont la mission est claire : redresser la barre avec détermination et discipline. Une de ses premières actions marquantes est l'annonce d'une réduction drastique des effectifs, comme détaillé dans une lettre récente aux employés : 25 000 suppressions de postes sont prévues d’ici la fin 2025. Intel devrait passer de 96 000 à environ 75 000 employés, touchant tous les niveaux de l’organisation, des postes opérationnels aux cadres intermédiaires.

Lip-Bu Tan explique vouloir diviser par deux les couches de management, estimant que l’excès de hiérarchie nuit à la réactivité et à la capacité d’innovation. En parallèle, une nouvelle politique de retour au bureau impose aux employés hybrides d’être présents au moins 4 jours par semaine, marquant la fin de la flexibilité accordée depuis la pandémie.

Ces mesures ont déjà suscité l’inquiétude en interne : des départs volontaires massifs sont signalés, en particulier dans les divisions touchées par la rationalisation. L’objectif affiché est de réduire la bureaucratie et de restaurer une « culture d’ingénierie ambitieuse », selon ses termes. Par ailleurs, Tan a souligné trois piliers stratégiques pour l'avenir d'Intel : discipline financière, écosystème x86 et IA

Sources : Truth Social, Intel

Et vous ?

Que pensez-vous des propos de Donald Trump ? Les trouvez-vous crédibles ou pertinents ? Dans quelle mesure ?

Lip-Bu Tan doit-il démissionner ? Quels sont les arguments pour et contre cette démission ?

Si les allégations de conflits d'intérêts s'avèrent fondées, quelles sont les responsabilités du conseil d'administration d'Intel ?

Le président d'un pays doit-il avoir le droit d'intervenir directement et publiquement dans les affaires d'une entreprise privée, en particulier une entreprise cotée en bourse ?

Comment cette ingérence influence-t-elle la confiance des investisseurs et la stabilité du marché ? Est-ce un frein à l'investissement étranger ?

Les subventions du CHIPS Act devraient-elles être conditionnées à des obligations strictes sur le profil des dirigeants ? Le CHIPS Act, qui subventionne massivement Intel, donne-t-il au gouvernement un droit de regard plus important sur la gestion de l'entreprise ?
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