
Intel est confronté à une crise financière et a été contraint de supprimer des milliers d'emplois au cours des douze derniers mois. En novembre 2024, le fabricant de puces a décidé de supprimer 15 000 emplois, soit environ 10 % de ses effectifs mondiaux. Les plans d'expansion d'Intel aux États-Unis ont pris du retard et l'entreprise se laisse distancer par ses rivaux. Ainsi, un apport de capitaux par le gouvernement américain pourrait accélérer les choses.
Selon des informations parues dans la presse américaine, Donald Trump et le PDG Lip-Bu Tan auraient récemment discuté de cette possibilité. Intel est la seule entreprise américaine capable de fabriquer les puces les plus rapides sur le territoire américain, bien que ses rivaux, dont TSMC et Samsung, possèdent également des usines aux États-Unis. Intel prévoit d'étendre ses capacités de production aux États-Unis grâce à sa nouvelle usine dans l'Ohio.
Donald Trump exige des fabricants américains de semiconducteurs qu'ils produisent davantage aux États-Unis afin de réduire la dépendance du pays à l'égard des importations taïwanaises. Un accord avec Intel permettrait au fabricant d'accélérer ses plans d'expansion et de répondre à la demande du président.
L'implication controversée de l'administration Trump dans le secteur clé des puces
Bien que les détails soient encore en train d'être réglés, l'idée est que le gouvernement américain paie pour acquérir une participation dans Intel. Selon une personne au fait des discussions, « les plans restent fluides et les pourparlers pourraient encore se terminer sans accord ». Les investisseurs ont réagi à la rumeur. Le 14 août, l'action a clôturé en hausse de 7,4 % à 23,86 dollars, ce qui donne à Intel une capitalisation d'environ 104,4 milliards de dollars.
Aucune des deux parties n'a commenté la rumeur. Un représentant a déclaré que l'entreprise est engagée à soutenir les efforts du président Donald Trump pour renforcer le leadership américain en matière de technologie et de fabrication. « Nous sommes impatients de poursuivre notre travail avec l'administration Trump pour faire avancer ces priorités communes, mais nous n'allons pas commenter les rumeurs ou les spéculations », a déclaré le porte-parole.
« Les discussions sur des accords hypothétiques doivent être considérées comme des spéculations à moins qu'elles ne soient officiellement annoncées par l'administration », a déclaré Kush Desai, porte-parole de la Maison Blanche, à Bloomberg. Tout accord renforcerait les finances d'Intel à un moment où le géant des semiconducteurs réduit ses dépenses et supprime des emplois. Cela suggère également que Lip-Bu Tan restera à la tête de l'entreprise.
Il s'agit de la dernière intervention directe de Donald Trump dans ce secteur clé. L'administration Trump a conclu un accord pour recevoir une commission de 15 % sur certaines ventes de puces à la Chine et a pris une participation dite « golden share » dans United States Steel Corp. dans le cadre d'un accord visant à autoriser sa vente à un concurrent japonais. Cependant, ces accords suscitent de nombreuses inquiétudes en Chine et dans les autres pays.
L'idée d'Intel fait également écho à l'annonce sans précédent faite le mois dernier par le ministère de la Défense, qui a déclaré qu'il allait prendre une participation privilégiée de 400 millions de dollars dans MP Materials, un producteur américain peu connu de terres rares, une transaction qui ferait du Pentagone le principal actionnaire de la société. Cela bouleverse les idées reçues en ce qui concerne les relations entre le secteur privé et le gouvernement.
Selon les rapports, les investissements spectaculaires du gouvernement fédéral américain ne devraient pas être des opérations ponctuelles, Donald Trump et son administration étant déterminés à soutenir les champions nationaux dans les secteurs qu'ils jugent essentiels pour lutter contre la Chine. La rumeur sur les discussions avec Intel intervient peu après que Donald Trump a exigé l'éviction du PDG en raison de ses liens avec des entreprises chinoises.
Intel perd sa place de leader de l'industrie des puces et est absent de la course à l'IA
Intel a régné sur la technologie pendant des décennies. Aujourd'hui, le géant des semiconducteurs est en grande difficulté. Intel a su prédire l'évolution des PC, mais l'entreprise a raté le coche de l'informatique mobile et du boom de l'IA, les deux grandes vagues technologiques qui ont marqué les quinze dernières années. De plus en plus d'entreprises investissent dans les processeurs personnalisés et Nvidia domine largement le marché des puces d'IA.
Début 2025, Intel a nommé Lip-Bu Tan en tant que nouveau PDG, après les échecs de l'ancien PDG Pat Gelsinger pour restaurer la suprématie de la société sur le marché mondial des puces. La société mise sur l'expertise et les relations de Lip-Bu Tan dans le secteur pour renouer avec la croissance et la compétitivité.
Toutefois, le président américain Donald Trump ne semble pas partager le même enthousiasme qu'Intel au sujet de Lip-Bu Tan. Au début du mois, Donald Trump a exigé la démission immédiate de Lip-Bu Tan, l'accusant d'être en conflit d'intérêts avec la Chine. Donald Trump a déclaré que « Lip-Bu Tan est très conflictuel » en raison de ses liens avec des entreprises chinoises et a émis des doutes quant à ses projets de redressement du géant des puces.
Les commentaires de Donald Trump ont été formulés au lendemain de la publication d'une information selon laquelle le sénateur républicain Tom Cotton avait adressé une lettre au président du conseil d'administration d'Intel pour lui poser des questions sur les liens de Lip-Bu Tan avec des entreprises chinoises et sur une affaire pénale récente impliquant son ancienne société, Cadence Design. Les allégations avaient provoqué la chute de l'action Intel.
En effet, Lip-Bu Tan a énormément investi dans des entreprises technologiques chinoises, par l'intermédiaire de sa société de capital-risque basée à San Francisco ainsi que d'entreprises basées à Hong Kong. Parmi ses investissements passés figure Semiconductor Manufacturing International Corp (SMIC), le plus grand fabricant de puces électroniques de Chine. SMIC figure sur la liste des sanctions américaines et est soumis à de nombreuses restrictions.
Mais Lip-Bu Tan a déclaré au South China Morning Post qu'il y a beaucoup de désinformation sur sa carrière et son portefeuille. Né en Malaisie, Lip-Bu Tan est citoyen américain depuis 40 ans, après avoir terminé des études supérieures en génie nucléaire au Massachusetts Institute of Technology (MIT).
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