Une startup appelée Flow Computing a fait une déclaration qui, si elle est exacte, pourrait bouleverser la filière informatique. L'entreprise, qui vient de sortir de la clandestinité grâce à une injection de capital-risque, affirme que l’unité de traitement parallèle (PPU) sur laquelle elle travaille peut fournir un facteur d’accélération allant jusqu’à 100 pour tout processeur auquel elle sera associée et ce, sans modifier le logiciel existant et sans les exigences de puissance élevées des GPU et des accélérateurs traditionnels. Reste à voir ce qu’il en sera une fois que le projet aura dépassé les phases de test sur FPGA qu’il vient à peine de boucler.
« Nous sommes convaincus que les performances des processeurs n'ont connu que des améliorations progressives au cours des dernières décennies. À notre avis, cela a conduit à une situation où le processeur est devenu le maillon faible de l'informatique en raison de son architecture séquentielle sous-optimale », explique Timo Valtonen, cofondateur et directeur général de l'entreprise.
« Une nouvelle ère en matière de performance des processeurs est devenue une nécessité pour répondre à la demande sans cesse croissante de performance informatique, motivée en grande partie par les besoins de l'IA, ainsi que de l'Edge et du Cloud Computing. Flow entend mener cette révolution grâce à sa nouvelle architecture Parallel Performance Unit (PPU), permettant de multiplier par 100 les performances de n'importe quel processeur, quelle que soit son architecture et avec une compatibilité logicielle rétrograde totale », ajoute-t-il.
D'habitude, une telle affirmation de la part d'une startup ne ferait pas de remous, mais Flow Computing dispose de soutiens de taille : le VTT Technical Research Centre, une entreprise publique finlandaise qui est la plus grande organisation de recherche et de technologie du pays. Le directeur technique, Martti Forsell, a également publié des ouvrages sur le paradigme du processeur Thick Control Flow (TCF), qui semble être au cœur de la technologie de Flow.
[Tweet] <blockquote class="twitter-tweet"><p lang="en" dir="ltr">Old but...<br><br>Performance and programmability comparison of the thick control flow architecture and current multicore processors<a href="https://t.co/4CdcLuSM9P">https://t.co/4CdcLuSM9P</a></p>— M1Κ4_3L (@M1K4_3L) <a href="https://twitter.com/M1K4_3L/status/1801099312547418422?ref_src=twsrc%5Etfw">June 13, 2024</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script> [/Tweet]
Flow Computing tient probablement à protéger sa propriété intellectuelle et donc les informations mises à disposition pour le public sont vagues à date. Toutefois, elles ont pour effet de rendre cette affirmation extraordinaire encore plus difficile à croire. En résumé, Flow veut intégrer son unité de traitement parallèle (PPU) aux architectures d'unités centrales existantes, notamment X86, Arm et RISC-V. Avec une PPU, Flow pense pouvoir faire en sorte que les CPU se comportent un peu plus comme des unités de traitement graphique (GPU).
Les unités de traitement graphique (GPU) sont devenues d'une importance vitale non seulement pour le rendu graphique, mais aussi parce que leur architecture hautement parallèle est adaptée au traitement des données volumineuses. Le PPU proposé par l'entreprise devrait en principe permettre au processeur de se décharger d'une partie de son travail et d'augmenter le parallélisme afin que les puissants cœurs de traitement puissent en faire plus.
Flow Computing déclare avoir des projets de PPU qui pourront être intégrés dans des serveurs, des stations de travail, des ordinateurs portables, des smartphones et même des montres. La plus petite d'entre elles n'aurait que quatre cœurs, mais il y aura aussi des versions à 16, 64 et 256 cœurs, et les conceptions pourront être modifiées et mises à l'échelle en fonction de l'application. Flow ne fabriquera pas lui-même ces puces. L’entreprise souhaite concéder des licences aux fabricants de puces tels que Qualcomm et Intel.
Source : Site web du projet, publication de recherche
Et vous ?
Un facteur d’accélération allant jusqu’à 100 pour tout processeur (quelle que soit son architecture) via l’adjonction d’une unité de traitement parallèle, sans modifier le logiciel existant et sans les exigences de puissance élevées des GPU et des accélérateurs traditionnels vous paraît-il réalisable dans la pratique ? Quels sont les écueils susceptibles de contrarier cette quête ?
Voir aussi :
TSMC travaille à l'élaboration de puces à mille milliards de transistors et à la fabrication de puces à 1 nm, cependant, les opinions divergent quant à la viabilité et aux implications de ces avancées
Les USA devraient accorder des milliards de dollars de subventions aux grandes entreprises de semi-conducteurs, dont Intel et TSMC, afin de les aider à construire de nouvelles usines
Une entreprise finlandaise prétend pouvoir rendre les processeurs 100 fois plus rapides,
Flow Computing travaille sur une unité de traitement parallèle (PPU) destinée à décharger le processeur
Une entreprise finlandaise prétend pouvoir rendre les processeurs 100 fois plus rapides,
Flow Computing travaille sur une unité de traitement parallèle (PPU) destinée à décharger le processeur
Le , par Patrick Ruiz
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !