
Il est peu probable que Donald Trump soutienne TSMC dans la gestion des usines d'Intel. Le gouvernement américain minimise les chances de rachat de TSMC, car Trump s'oppose à ce que les usines de puces américaines d'Intel soient gérées par une société étrangère.
Fin 2024, les États-Unis ont annoncé l’ouverture prévue en 2025 de la première usine de Taiwan Semiconductor Manufacturing Co. (TSMC) en Arizona. Ce projet, soutenu par la loi CHIPS and Science Act de 2022, vise à réduire la dépendance critique envers Taïwan, où 90 % des puces de pointe sont actuellement produites. Alimentée en énergie solaire et affichant des rendements déjà prometteurs, cette usine représente une avancée stratégique pour les États-Unis dans la sécurisation des chaînes d’approvisionnement, tout en répondant aux besoins de grandes entreprises américaines comme Apple et Nvidia.
Malgré cette investissement, une source bien placée de Reuters a révélé qu'il est peu probable que l'administration Trump approuve qu'une société étrangère gère les usines américaines de semi-conducteurs d'Intel. Ce commentaire a été fait au sujet de l'engagement d'Intel avec TSMC. Bien que le nouveau gouvernement américain soutienne les investissements étrangers dans la puissance industrielle américaine et l'innovation scientifique, il souhaite que les entreprises américaines restent américaines.
"L'administration du président Donald Trump pourrait ne pas soutenir le fait que les usines de puces américaines d'Intel soient exploitées par une entité étrangère", a déclaré un responsable de la Maison-Blanche à Reuters. Bien que les investissements étrangers dans la fabrication nationale soient encouragés, la Maison Blanche préfère que les usines d'Intel restent sous contrôle américain.
Des discussions sur un éventuel accord visant à séparer les usines de pointe d'Intel équipées d'outils de lithographie EUV aux États-Unis, à les convertir aux technologies de fabrication de TSMC (ce qui est presque impossible), puis à les faire exploiter par TSMC ont fait surface après que des rapports ont indiqué que le gouvernement américain aurait proposé l'idée à TSMC, qui y aurait répondu positivement. Bloomberg a ensuite noté que l'accord pourrait impliquer d'autres entreprises américaines investissant aux côtés de TSMC, en leur garantissant une capacité de production et en veillant à ce que l'opération ne soit pas sous contrôle étranger.
Intel a investi des milliards dans ses usines aux États-Unis, en assurant à la fois la fabrication en interne et en sous-traitance, mais n'est pas encore devenu un fabricant viable pour d'autres. Elle a toutefois réussi à attirer un nombre limité de clients jusqu'à présent.
Si TSMC reprenait les installations d'Intel, elle devrait procéder à des ajustements opérationnels importants, car les fabricants de puces utilisent des technologies de traitement totalement différentes. L'exploitation de ces fabs obligerait TSMC à partager des processus de fabrication exclusifs avec les employés d'Intel, ce qui constituerait un problème important compte tenu de la nature concurrentielle de l'industrie. Dans le même temps, Intel devrait renoncer au contrôle direct de sa production et, peut-être plus important encore, de ses technologies de traitement, ce qui modifierait fondamentalement son modèle d'entreprise. Le sort des investissements étrangers d'Intel serait également incertain.
Historiquement, Intel conçoit et produit ses puces. La poursuite de cet accord pourrait pousser Intel à devenir une entreprise axée sur la conception, ce qui modifierait son rôle dans l'industrie et abaisserait ses marges brutes en dessous de leur niveau historique de plus de 50 %. Du côté de TSMC, l'accord pourrait avoir un impact sur la marge brute de 55 % de la société, que la direction de l'entreprise s'est efforcée de protéger et d'augmenter ces dernières années.
Pour rappel, en juillet 2024, Donald Trump a déclaré qu'il pense que Taïwan devrait payer les États-Unis pour sa défense, affirmant que le pays "ne nous donne rien". Trump a semblé lier ses commentaires à l'industrie taïwanaise des semi-conducteurs, qui est l'une des plus avancées au monde, en déclarant qu'elle prenait "environ 100 %" des activités américaines dans le domaine des puces.
Source : Reuters
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