
Nvidia a publié un article d'opinion d'Aaron Ginn, cofondateur de la société Hydra Host, dans lequel l'entreprise affirme que les restrictions américaines à l'exportation de ses processeurs graphiques (GPU) H20 n'ont pas réussi à freiner le développement de l'intelligence artificielle (IA) en Chine. Selon Nvidia, ces contrôles sont néfastes et n'ont fait qu'étouffer le leadership économique et technologique américain.
Les critiques de Nvidia surviennent peu après que le géant des puces a obtenu l'autorisation de l'administration Trump de vendre ses puces d'IA H20 à la Chine. Jensen Huang a ensuite activement promu des initiatives en matière d'intelligence artificielle à Washington et à Pékin, prônant à la fois le leadership américain et une collaboration plus large.
Nvidia a partagé l'article sur les réflexions d'Aaron Ginn sur X (anciennement Twitter), affirmant que les interdictions de Washington ne faisaient que l'empêcher d'étendre son influence.
« Les contrôles à l'exportation des puces H20 n'ont pas ralenti la Chine - ils n'ont fait qu'étouffer le leadership économique et technologique des États-Unis », a déclaré Nvidia sur la plateforme de médias sociaux. « Pour que les États-Unis gagnent la course à l'IA, la plateforme complète américaine doit rester la norme mondiale. » Le site renvoie ensuite à l'article d'opinion d'Aaron Ginn dans le Wall Street Journal.
Aaron Ginn affirme dans son commentaire que « doubler les contrôles à l'exportation de GPU qui ont échoué ne tient pas la route en cas d'examen approfondi et de conditions réelles ». Il souligne tout d'abord que malgré l'interdiction par la Maison-Blanche des exportations de puces H20 d'avril à juillet de cette année, la Chine a continué à progresser dans le domaine des technologies de l'intelligence artificielle. En outre, il a été prouvé que la demande pour ces semi-conducteurs avancés est si forte que des entreprises chinoises ont fait passer en contrebande pour un milliard de dollars de GPU d'IA de Nvidia au cours des trois derniers mois seulement.
Si les puces haut de gamme de Nvidia sont effectivement essentielles pour fournir les performances nécessaires, le cofondateur d'Hydra Host affirme que la plateforme CUDA de l'entreprise - qui comprend des modèles de programmation et des boîtes à outils d'IA - est bien plus importante et ne peut pas être facilement reproduite par ses concurrents chinois. Il a même critiqué la règle de diffusion de l'IA de l'ancien président Joe Biden, affirmant qu'elle mettait dans le même sac des pays avancés comme le Portugal et la Suisse et des pays en difficulté comme le Yémen et l'Ukraine. Nvidia a également critiqué ce plan, avertissant qu'il pourrait se retourner contre les États-Unis, car il permettrait à des entreprises non américaines de fixer les normes mondiales en matière de technologie de l'IA.
Cet avis est assez proche de la position du PDG de Nvidia, Jensen Huang, sur le contrôle à l'exportation - à savoir qu'il s'agit d'un échec - et que les États-Unis devraient aller plus loin que d'empêcher leurs rivaux d'acquérir leurs technologies pour garder une longueur d'avance dans la course à l'IA. Toutefois, d'autres experts estiment que l'interdiction de l'IA devrait être maintenue, car elle est nécessaire pour compléter la stratégie de Washington visant à construire les puces d'IA les plus puissantes en Amérique.
Ce débat fait écho à des tensions antérieures, lorsque les autorités chinoises avaient accusé Nvidia d'avoir intégré des portes dérobées dans ses puces H20 destinées à la Chine, ce qui a suscité des craintes quant à un accès et un contrôle à distance. Les autorités ont insisté pour obtenir des éclaircissements, citant des déclarations antérieures d'experts américains selon lesquelles les processeurs de Nvidia intégraient des mécanismes de suivi et de désactivation. Nvidia avait alors fermement nié ces allégations, tout en tentant de se développer en Chine.
Ces soupçons ont été ensuite amplifiés par les médias d'État chinois qui ont qualifié les GPU H20 de Nvidia de dangereux et d'obsolètes, exhortant les entreprises nationales à les éviter. Des rapports ont également affirmé que Nvidia avait obtenu des licences d'exportation en cédant 15 % de ses revenus à Washington. Ces allégations illustrent la méfiance géopolitique qui continue de peser sur les ambitions technologiques américaines dans la course à l'intelligence artificielle.
Source : The Wall Street Journal
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