
La Chine vient d'interdire aux entreprises nationales d'acheter les puces d'intelligence artificielle (IA) de Nvidia, privant ainsi le géant américain des semi-conducteurs d'une part importante de son marché. Cette mesure témoigne de la volonté de Pékin de privilégier les fabricants de puces locaux au détriment des fournisseurs étrangers, tout en concurrençant les États-Unis.
Nvidia Corporation est une entreprise technologique américaine dont le siège social est situé à Santa Clara, en Californie. Fondée en 1993 par Jensen Huang (président-directeur général), Chris Malachowsky et Curtis Priem, elle développe des processeurs graphiques (GPU), des systèmes sur puce (SoC) et des interfaces de programmation d'applications (API) pour la science des données, le calcul haute performance et les applications mobiles et automobiles. Nvidia est considérée comme faisant partie du groupe Big Tech, aux côtés de Microsoft, Apple, Alphabet, Amazon et Meta.
La récente mesure de Pékin fait suite aux soupçons croissants des régulateurs chinois, qui accusent Nvidia d'avoir intégré une porte dérobée dans ses puces H20 conçues pour le marché chinois. Les autorités craignent l'existence de mécanismes cachés permettant un accès ou un contrôle à distance, citant des affirmations passées d'experts américains selon lesquelles les processeurs de Nvidia contiennent des systèmes de localisation. Nvidia nie ces allégations.
L'exclusion de Nvidia du marché chinois provient cette fois du gouvernement chinois et non des États-Unis. L'autorité chinoise de régulation de l'internet, l'Administration chinoise du cyberespace, a interdit le mercredi 17 septembre aux entreprises technologiques nationales d'acheter des puces d'IA Nvidia.
L'agence a également demandé à des entreprises technologiques telles que ByteDance et Alibaba de cesser de tester et de commander le serveur RTX Pro 6000D de Nvidia, un appareil spécialement conçu pour le marché chinois.
Vers la fin du mois d'août dernier, Pékin avait déjà découragé les entreprises d'acheter ces puces, leur recommandant plutôt de se tourner vers des alternatives proposées par des fabricants locaux.
Cette interdiction portera un coup dur à l'écosystème technologique chinois. Si des entreprises telles que Huawei et Alibaba conçoivent des puces d'IA localement, Nvidia reste de loin le leader mondial du marché, et ses puces sont considérées comme parmi les plus avancées du marché.
Interrogé à ce sujet, Nvidia a fourni la déclaration suivante de son PDG Jensen Huang lors d'une conférence de presse mercredi : « Nous ne pouvons être au service d'un marché que si un pays le souhaite », a déclaré Huang. « Je suis déçu de ce que je vois, mais la Chine et les États-Unis ont des enjeux plus importants à régler. Je fais preuve de patience à cet égard. Nous continuerons à soutenir le gouvernement chinois et les entreprises chinoises comme ils le souhaitent. »
Pour rappel, en avril 2025, l'administration Trump a imposé aux entreprises de semi-conducteurs, dont Nvidia, des exigences en matière de licences pour vendre leurs puces d'IA en Chine.
Lors de la présentation des résultats du premier trimestre de Nvidia, Jensen Huang avait déclaré que Nvidia allait subir une perte de revenus de 8 milliards de dollars au cours du seul deuxième trimestre, car elle ne pouvait pas vendre ses puces IA H20 en Chine.
En juin dernier, Nvidia a déclaré qu'elle n'inclurait pas la Chine dans ses prévisions et ses bénéfices futurs, car elle était pratiquement exclue du marché.
Un mois plus tard, l'administration Trump a fait marche arrière et a donné le feu vert aux entreprises de semi-conducteurs pour qu'elles puissent à nouveau vendre leurs puces en Chine. Finalement, en août dernier, la Maison-Blanche a annoncé qu'elle accorderait les licences nécessaires pour vendre en Chine, mais à une condition : le gouvernement américain percevrait 15 % des revenus générés par la vente des puces. Cependant, d'après les derniers résultats financiers de Nvidia, l'entreprise n'avait encore vendu aucun produit à des clients chinois dans le cadre de ce programme, invoquant la lenteur de la mise en œuvre de la proposition du président Trump.
Alors que la Chine a bloqué la vente des puces d'IA de Nvidia sur son territoire, l'entreprise fait également l'objet d'une enquête pour son acquisition de Mellanox en 2020. Les autorités chinoises de régulation du marché ont en effet déclaré que Nvidia avait enfreint la loi anti-monopole du pays. Bien que les détails n'aient pas été divulgués, les régulateurs ont souligné que l'enquête était en cours, ce qui témoigne de la volonté de la Chine d'exercer un contrôle plus strict sur les entreprises technologiques étrangères, alors que les tensions avec les États-Unis s'intensifient.
Et vous ?


Voir aussi :



Vous avez lu gratuitement 895 articles depuis plus d'un an.
Soutenez le club developpez.com en souscrivant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.
Soutenez le club developpez.com en souscrivant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.